L'Administration Bush confirme le choix du MOX pour recycler son plutonium militaire en excès

30/01/2002
Communiqué de presse

Dans le cadre de l'application des accords internationaux de désarmement nucléaire, le gouvernement américain vient de réviser sa politique en matière de gestion de ses excédents de plutonium militaire.

L'Administration Bush, par la voix du Secrétaire à l'Energie, Spencer Abraham, a en effet annoncé la décision des Etats-Unis de recycler la totalité des excédents sous forme de combustible MOX (mélange d'oxydes d'uranium et de plutonium).

Une fois transformé en combustible, le plutonium sera "brûlé" dans des réacteurs nucléaires civils appartenant à l'électricien Duke Power.Pour éliminer les 34 tonnes de plutonium déclarées en excès par rapport aux besoins de la Défense(1), la précédente Administration avait retenu la double option de l'immobilisation par vitrification (pour 9 tonnes de plutonium et un coût de 2 milliards de dollars) et du recyclage MOX (pour 25 tonnes de plutonium et un coût de 2 milliards de dollars).

A cela s'ajoutent le démantèlement des ogives et la conversion du plutonium métal en oxyde, communs aux deux options, dont le coût est également d'environ 2 milliards de dollars.

Après réexamen par le Département de l'Energie des différentes solutions techniques existantes, l'Administration Bush a donc considéré que la solution du recyclage permettait à elle seule d'atteindre ses objectifs en termes d'économie et de non-prolifération : l'abandon de l'immobilisation permet une économie de plus de 2 milliards de dollars ; l'utilisation du MOX dans des réacteurs civils répond aux critères définis en matière de non-prolifération.

Concernant COGEMA, la décision américaine conforte le contrat confié en mars 1999 par le Département de l'Energie au consortium Duke-COGEMA-Stone&Webster (DCS) pour la conception d'une usine de fabrication de MOX utilisant la technologie française mise en œuvre à l'usine MELOX. Après ce premier contrat, d'une valeur de 130 millions de dollars, le consortium peut désormais envisager la phase de construction de cette usine, dont le coût est estimé à 1,2 milliard de dollars.

Le démarrage de la construction est prévue à partir de 2004 sur le site de Savannah River pour une mise en service en 2007.Plus globalement, la décision américaine confirme que la meilleure solution pour gérer l'inventaire de plutonium consiste à l'utiliser en réacteur sous forme de combustible, comme le pratiquent plusieurs pays européens, dont la France, depuis de nombreuses années(2). L'industrie nucléaire apporte ainsi une contribution utile au désarmement et à la non-prolifération.

(1) Dans le prolongement des traités START I et START II portant sur le désarmement nucléaire, les Etats-Unis et la Russie ont signé en septembre 2000, un accord politique portant sur la réduction de part et d'autre de 34 tonnes de plutonium militaire en excès.
(2) Dans sa communication, le Secrétaire à l'Energie fait expressément référence à l'industrie européenne.