Le point sur les rejets liquides de COGEMA LA HAGUE

28/04/2000
Communiqué de presse
  • Quelle est la nature des rejets liquides de l'usine de La Hague ?

Les rejets liquides de l'usine de la Hague sont de deux types : ceux qui proviennent de l'activité industrielle de retraitement (effluents faiblement radioactifs) et ceux, non radioactifs, correspondants aux eaux usées industrielles et eaux pluviales du site. Ces deux types de rejets se rejoignent dans une même conduite, et sont totalement conformes à la réglementation tant en ce qui concerne la radioactivité que la taille des particules en suspension. En outre, au delà du strict respect des réglementations, et en droite ligne avec les préconisations de la commission OSPAR sur les rejets radioactifs en mer, il faut rappeler que COGEMA s'est engagé au "zéro impact".

  • Des analyses faites par l'ACRO pour le compte de Greenpeace montreraient que les rejets de COGEMA-La Hague ne respecteraient pas les normes :

certaines particules présentant une radioactivité supérieure aux normes selon cette organisation, auraient été prélevées parmi les rejets.

  • Quelles réponses pouvez-vous apporter ?

Ces éventuelles mesures ne correspondent en rien à une infraction à la réglementation européenne : Greenpeace confond le seuil à partir duquel la réglementation s'applique avec un niveau de concentration à partir duquel, selon Greenpeace, il y aurait dépassement des autorisations. En effet, d'un point de vue réglementaire, le seuil de 10 Becquerels par gramme de Cobalt 60 prévu par la Directive Européenne auquel fait référence Greenpeace n'est pas la limite de concentration autorisée, mais la limite au dessus de laquelle les dispositions de la Directive européenne s'appliquent.

En terme sanitaire, rappelons que la Directive européenne de 1996 préconise de ne pas dépasser un impact sanitaire de 1 milliSievert (mSv) par an, et que l'impact sanitaire total des rejets liquides et gazeux de La Hague n'excède jamais 0,06 mSv/an pour les populations les plus exposées. Ce niveau d'impact, à comparer à une exposition naturelle moyenne correspondant en France à un impact de 2,4 mSv, a été calculée, non par COGEMA, mais par une commission indépendante regroupant des experts venus de tous les horizons ("groupe radioécologie Nord-Cotentin"), dont des représentants de l'ACRO et de la Crii-rad.

  • Comment expliquer que des particules d'une taille supérieure à 36 microns auraient été prélevées dans ces rejets alors que les rejets industriels radioactifs de l'usine sont limités à 25 microns ?

Nous ne connaissons précisément ni la nature des échantillons en question, ni la façon dont ces prélèvements ont été faits, ni les résultats de Greenpeace. Néanmoins, on peut noter que la présence de particules d'un diamètre supérieur à 25 microns a été expliquée dès 1997 par COGEMA et confirmée par les autorités contrôlant les installations de La Hague. En fait, la conduite de rejets est en forme de "Y", de façon à permettre le passage de deux types de rejets distincts : les rejets non radioactifs d'une part, et ceux faiblement radioactifs correspondants aux autorisations de COGEMA liées au processus industriel mis en œuvre à La Hague.

Les particules présentes dans les effluents transitant par la conduite de rejets ne peuvent excéder 25 microns si elles proviennent des effluents de retraitement de l'usine (présence d'un filtre à l'entrée de ce type de rejets dans la conduite) et quelques centaines de microns de plus si elles proviennent des rejets non radioactifs (eaux pluviales).

Le fait que les deux types de rejets transitent par la même canalisation induit que des particules en suspension provenant des rejets non radioactifs, et d'une taille supérieure à 25 microns, peuvent être faiblement chargées en radioactivité lors de leur passage dans l'unique conduite de rejets. En admettant que l'ACRO ait réellement décelé une concentration de 5600 Becquerels par gramme de Cobalt 60 dans quelques particules, sachant que leur poids ne pourrait être que de quelques microgrammes, ces particules auraient une radioactivité de l'ordre de quelques millièmes de Becquerel.

On peut rappeler que la radioactivité naturelles du corps humain est de l'ordre de 10000 Becquerels.